C'est riche, les differences
J'espere que je ne froisser personne en parlant de ce que je constate ici et qui represente vraiment des differences culturelles. En tout cas, si je manque de tact, je compte bien sur mes amis et lecteurs pour me signifier clairement mes ecarts.
La premiere chose tient plus de l'economie que du culturel. C'est l'abondance du necessaire et l'absence de superflu, phenomeme inverse d'en Suisse. Bien entendu c'est valable pour la couche de population dans laquelle je vis a savoir citadine et a faible revenu (les voitures ne sont pas legions dans mon quartier).
L'histoire c'est que le necessaire comme les fruits, la nourriture au restaurant (les boui-bouis au bord de la route), la viande, l'alcool, la vaisselle et tout ce qui est necessaire pour vivre ne coute presque rien. A l'inverse, tout ce qui est electronique, informatique, DVD, voyage en avion, telephone portable et j'en passe, coute exactement le meme prix qu'en Suisse (avec un petit salaire moyen de 200 CHF par mois!). Donc le resultat c’est qu’on sort souvent pour faire la fete, on mange et on bois des bonnes choses avec les amis (qu’on peut facilement inviter vu que c’est pas cher), on va parfois au Karaoke (cher!) et on se retrouve quand il y a match de foot devant la tele du voisin. Ca rassemble les gens et fait profiter de tout ce qui est autant bon qu’essentiel dans la vie (la bouffe et les amis).
Au contraire, ma vision de chez nous, c’est qu’on se vautre dans les biens materiels, on a une collection immense de DVD, un appareil photo, le dernier ecran plat, on va a Berlin chaque printemps, on a une jolie voiture pour frimer mais a part en famille on n’est pas tres tres entourres et il est difficile de manger de la viande ou des tres bonnes choses souvent vu le prix de ces denrees. La place et l'accessibilite du superflu comme du necessaire sont simplement totalement inverses et c'est interessant a vivre une fois (surtout quand on vit pour manger).
J’ai deja parle de l’absence totale de sphere privee, ici au Vietnam. On parle souvent, avec l’ami qui a voyage en Europe, de ce qu’il a percu de notre contact a l’autre. Il a ete frappe de ce qu’on peut etre dans un ascenseur avec quelqu’un et ne simplement pas lui adresser la parole. Ou le regard d’un inconnu quand tu lui adresse la parole (ici, c’est normal et autorise de parler aux inconnus). Il a ete seul au bistrot a une table, seul dans un train, carrement impossible ici. Et ce fameux phenomene de vivre a 50 personnes dans un immeuble et de ne pas connaitre le nom de famille du voisin deux etages en-dessous. Pour moi, c’est normal, j’ai grandit dedans et j’aime encorer conserver un minimum de sphere privee. Ce qui est sympa, c’est de pouvoir parler avec quelqu’un d’ouvert qui vit des choses totalement opposees. La richesse du melange des cultures...
Et comme chaque medaille a son revers (et que, non, l’herbe n’est pas plus verte chez le voisin!), voici le cote face de ces manieres d'etre avec les autres.
Le fait est que, personnellement, j’ai ete eduque (merci maman) dans le soucis de ne pas nuire a l’autre et d’etre serviable le cas echeant. Donc un peu “distant” mais solidaire. Ici, ce que je peux constater, c’est une espece “d’egocentrisme”, je ne trouve pas le mot juste. Chacun fait sa place et les autres doivent faire avec. Aucun soucis de deranger la circulation si je m’arrete, assis sur ma moto, pour acheter quelque chose au bord de la route. Aucun soucis de “je me pousse pour laisser passer la chaise roulante”, pas vraiment de “venez monsieur, je vous fais traverser la route” ou “je vous porte vos sacs, madame”. Peut-etre j’interprete mal mais je vois plutot du “je fais ma place sans trop penser a autour de moi”, excepte dans la famille tres proche ou on s’entraide.
Donc la ou superflu et necessaire se confrontaient, ouverture a l’autre et solidarite se font face.
Tres interessant et je veux dire une bonne fois pour toutes qu’on a tous a apprendre des autres et que j’emm... ceux qui pensent eduquer les autres, en particulier dans les pays en developpement. Seul l'echange peut mener quelque part, a mes yeux.
Et encore une derniere chose, vraiment curieuse, c’est l’extreme pudeur de chacun, en tout cas jusqu’a la generation des 15-20 ans maintenant.
Simplement on ne touche pas une personne du sexe oppose ni ne lui temoigne en public de l’affection. Par exemple, deux amoureux qui se becottent sur un banc public (merci Brassens) sont tres mal vus. C’est au point qu’il est difficile de savoir qui est marie avec qui! Les contacts physiques (meme se tenir la main entre homme et femme) ne se font simplement pas, il est difficile de parler de sexualite et les filles se doivent de porter des tenues decentes (le mini-short est tres tres inconvenant voire vulgaire et le decollete profond pareil). Dans les retrouvailles, les hommes sont d’un cote et les femmes de l’autre, meme quand il s’agit de couples. Bien entendu, la bise est strictement proscrite mais je crois que c’est valable dans bien des pays.
Definitivement, ce qui me frappe le plus, c'est ne pas savoir qui est en couple avec qui, ca c'est etrange...
En tout cas, je ne peux que constater que je suis entourre de personnes tres tolerantes envers mes differences culturelles et tout ce que ca peut me faire faire d'incongru.
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