Chez Duy, province de Quảng Ngãi
Après un voyage éprouvant, arrivée chez un des oncles de Duy dans une petite ville près d’où vivent ses parents. Accueil parfaitement chaleureux et bières à profusion (vous allez vite le comprendre, les Vietnamiens sont de sacrés fêtards et de bons buveurs). Arrivée en fin de soirée dans la « maison Mobiphone » de Duy (voir les photos).
Forcément, il n’y a pas le même confort qu’à l’hôtel, la famille est modeste. Toilettes turques (mis quelques temps à comprendre pourquoi pas de papier…), lits en bois sans matelas et douche bien entendu froide. En comptant le climat frais et humide de la région c’est assez rock n’roll. Mais bon, quand les gens sont aussi gentils et accueillants, on est d’accord de supporter bien des choses sans compter qu’eux vivent très bien dans ces conditions.
Le premier matin, avec les frères et deux cousines de la copine de Duy, on a pêché des petits poissons dans un canal d’irrigation des rizières (les rizières c’est le vert pétant sur quasi toutes les photos chez Duy, trop beau). Le soir-même, première vraie bouffe en famille, avec la sœur, le frère, la cousine, les cousines de la copine etc. On a mangé des Bánh Xèo, une spécialité de crêpes bien meilleure ici qu’à Hồ Chí Minh, bien arrosées d’alcool de riz. 19 personnes quand même. Le papa rentre du boulot et c’est reparti pour un Karaoké cette fois. Une fois à la maison, le papa qui n’a tujours pas mangé finit les Bánh Xèo et nous on le suit en buvant tous de la bière. Oui, je sais, encore de la bière. Il faut dire qu’en cette période du Tết, la priorité va à visiter tous les membres de la famille, bien manger et boire souvent. C’est la fête mais juste pendant 15 jours…
Le lendemain a commencé le marathon de la visite des tous les oncles et tantes. Cela ne devait se terminer que 3 jours plus tard après plein de bière, de sucreries, de graines de courges et bonnes bouffes bien entourrés. Ce qui est incroyable, c’est qu’on peut caser 13 personnes autour d’une table ronde de 1m50 de diamètre, une vraie prouesse mais je crois que c’est le maximum possible. Ce premier jour de visites, nous avons fait un non-stop 16h-22h30 avec une moyenne de 45 minutes par endroit, bouffe comprise…
On ne s’imagine peut-être pas les réunions de famille comme but de vacances, à tort. Je dois dire que même en ne connaissant que quelques mots de leur langue, ces gens ont été si accueillants, chaleureux, déconneurs et curieux que ca en aura été à chaque fois un vrai plaisir. Vraiment une ambiance excellente.
Bon, à force de se faire inviter par tout le monde, les parents de Duy s’y sont mis. 30 personnes prévues pour le soir. Donc on a préparé une tonne et demie de légumes (mon quart d’heure féministe pour montrer que les hommes peuvent aussi mais je crois pas que ca les a beaucoup marqués. Juste le blanc-bec accroupit à trier les légumes en a bien fait marrer certains dont le petit frère). On a bien mangé, toujours une table d’hommes et une table de femmes (no comment). Moi j’étais avec toute une floppée d’oncles trop sympas dont un qui ne savait faire que des culs-sec de bière (100% se dit trăm phần trăm, au cas où…). On a aussi été bien gentils avec le chef de la police de la province, et cela même si c’est un ami au papa, on ne sait jamais. Il faut dire que notre séjour n’était pas déclaré à la police et que ca peut couter cher. Le papa a sorti la bouteille de Brandy offerte peu avant, ca change de l’alcool de riz.
Et là, gros bug. La grand-mère de cœur de Duy est tombée à moto du haut de ses 85 ans. Visiblement rien de cassé mais quand même une belle ouverture sur toute la longueur du talon droit. Malgré tout, je peut dire quelques choses importantes en Viet comme « courage », « pas grave » et « ca fait mal, je sais ». Bref, ca avait l’air douloureux alors on (la sœur de Duy et moi) est restés à lui tenir la main, c’est la moindre des choses. Départ à moto (!) pour l’hôpital de campagne le plus proche. Je crois que je ne vous décrirai pas ce que j’ai vu. Ce n’est pas terrible mais connaissant les hôpitaux suisses, pas très envie de me retrouver dans celui-ci. Quelques points de suture et elle passe la nuit à la maison (vieille mais forte, elle voulait déjà rentrer chez elle pour s’occuper de ses animaux…) Accessoirement il y avait un « lit » de moins, donc les 5 garcons dont moi à l’étage, parterre sous une moustiquère trop petite pour nous tous, un vrai bonheur.
Nous l’avons raccompagnée chez elle le lendemain et heureux de voir que toutes ses copines étaient là en nous voyant arriver.
Après cette matinée éprouvante, retour à la maison et départ direct pour une nouvelle bouffe de famille. Quelle vie, je vous jure.
Après ces quelques jours très famille, des jours tranquilles à regarder passer les camions de cannes à sucre, boire des cafés avec des amis ou des cousins et quelques balades. Un peu de repos ne fait vraiment pas de mal.
Il y a eu aussi, dimanche, la traditionnelle sortie familiale à la mer. 14 personnes dont la plupart à 3 sur une moto pour 50 minutes de trajet mais ca c’est le sujet d’un autre article.
Dernière soirée mémorable. Tout se déroulait normalement, nous n’étions que 7 ou 8 autour de la table du souper. Et là des amis et des oncles sont venus pour fêter une dernière fois avec Duy. Imprévu et adorable. La soirée a donc duré long cette fois, entre discussions politiques (assez rare ici) et 4 alcools différents (alcool de riz, alcool de banane, préparation locale et enfin le fameux Brandy du papa). Couché à minuit, un peu gris mais sans plus vu qu’on mange toujours quand on boit, ici. En cadeau, j’ai été invité à revenir les voir avant mon départ en octobre et si je peux, durant un autre Tết. Bien entendu c’est avec plaisir et je sais que je dois bosser mon Việt, ne serait-ce que pour pouvoir parler avec eux et comprendre plus que des bouts de phrases.
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