Le monde n'est pas parfait (surtout les humains) mais heureusement il y a les amis
Voilà un sujet que je veux aborder mais sur lequel je ne m'attarderai pas. Plus tard certainement.
Le fait est que "l'humanitaire" c'est comme le social. Plein de gens pour "aider", se rendre utile mais malheureusement pas tous avec de bonnes intentions ni l'expérience de vie nécessaire pour respecter vraiment l'autre ou sa culture. On est même étonné parfois des motivations qui animent certains.
"L'égoisme" dans le sens de faire les choses aussi pour soi, un peu comme un partage, je comprends et je pratique avec ferveur. Quelques temps de squat m'auront appris que tu ne peux pas donner quand tu n'as rien en retour. Tout est toujours affaire d'échange, même si chacun donne ce qu'il peut (je donne mon temps, tu donnes de l'argent, il donne sa vie, vous êtes là quand un ami en a besoin...).
Ce que je ne digère pas c'est les visions de l'égo, se sentir important parce qu'on accomplit une mission ou qu'on aide un certain nombre de personnes, aimer être quasi "vénéré" parce qu'on a accomplit un acte charitable (quelle que soit son importance). Je suis aussi très fâché avec les nouveaux colons qui se permettent de critiquer une culture qu'ils ne connaissent pas en pensant que la leur est meilleure. Ceux-là même qui ne sortent qu'avec les responsables ou entre Européens. La bonne question, c'est pour qui ont vient? Pour soi et se glorifier? Pour le patron de l'ONG? Ou pour les gens qui ont besoin d'un coup de pouce comme mes amis bénéficiaires?
A voir une certaine (triste) réalité, ma conviction n'en est que plus forte. La personne qui accomplit l'acte ne doit jamais être importante, c'est la cause ou le but qui doit l'être. Je ne dénigre pas la beauté des actes de "bonté" qui sont fait, ils me touchent beaucoup, je refuse juste de glorifier ceux qui les font ou de les traiter différemment...
J'aurai attendu bien des années avant de partir faire ce qui semblait juste à mon coeur mais je pense (en tout cas j'espère) avoir attendu assez de temps pour avoir un peu de plomb dans le crâne et pouvoir ouvrir mon coeur sans laisser mon égo prendre le dessus.
Donc là je vous écrit ca parce que j'ai un peu le coeur gros devant la réalité... Et en plus je suis crevé donc ca me touche un peu plus que d'habitude (et vous écrit un petit mélo un peu plus émotionnel que d'habitude). En fait j'en ai vachement gros sur la patate mais ca va (continuez la lecture...). Les Vietnamiens sont très forts pour cacher ce qu'ils ressentent, pas moi et on me l'a déjà fait remarquer.
Mais ce qui me touche aussi et me fait reprendre espoir, ce soir, ce sont mes amis et les gens formidables que je rencontre ici. Petit souper avec des gens qui sont simplement des indices vivants du fait que l'Homme peut être bon... Il y a partout des gens formidables, il suffit de les trouver. J'ai eu la chance de trouver des personnes formidables parmi les bénéficiaires et parmi les bénévoles ou employés, des gens combatifs, au grand coeur et à l'humanité développée (j'entends par humanité ce qui a trait au coeur, au respect de l'autre, à l'entraide, à la compassion etc.). Sans certaines personnes, rien n'est possible et je serais peut-être déjà de retour en Suisse, amer à souhait.
Un gros bec à vous tous, amis, collègues et famille au gros coeur (même si certain ne veut pas l'entendre...).
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