Une année au... Viêtnam

Quelques nouvelles fraiches du Vietnam, il y a pas mal de changements ces temps. En fait ma vie n’a jamais changé autant et en si peu de temps qu’ici, aucune routine ou presque. C’est au point que je me refuse à planifier trop mon avenir parce que je ne le connais plus et qu’il sera vraiment très différent de tout ce que je peux imaginer. Il faut laisser faire les choses…

Je ne sais pas vous mais l’actualité m’a beaucoup touché ces derniers jours. Entre l’autre espèce de taré qui sévit en Lybie et l’horreur au Japon, il y a de quoi avoir les larmes aux yeux en regardant le téléjournal. Je ne sais pas pourquoi mais le Japon m’a particulièrement touché, peut-être parce que je suis sur le continent asiatique. Bref plutôt pénible ces jours.

Sinon, dans les gros changements, mon ami Duy va se marier mi avril avec Thuy, sa copine depuis 5 ans. Tout change donc, ils vont emménager ensemble dans la troisième structure de l’Association Maison Chance, à savoir Village Chance. Bref, faut tout préparer alors que ca s’est décidé il y a moins d’un mois. J’en profiterai pour vous parler d’un mariage traditionnel au Vietnam avec toutes ses particularités.

Pour ma part, certaines choses se précisent. J’ai lâché mes cours de francais et d’allemand pour pouvoir me consacrer corps et âme à mon projet électrique à Village Chance. En fait il y avait un projet de base, à savoir créer un système d’appel pour 40 appartements dans le style hôpitaux, le plus simple et le moins cher possible. Donc c’est un projet titanesque que j’ai mis au point ces derniers mois pour enfin le réaliser concrètement maintenant. On part souvent en ville avec un collègue pour chercher la tonne et demie de matériel dont j’aurai besoin. Tout compté, 700mètres de câble à poser, des trucs à poser dans les murs des 40 appartements, comprendre tout le circuit électrique de ce complexe d’habitations et j’en passe.

Bref, premier projet. Ensuite, vu que c’est un peu mon métier, je pense à d’autres choses ou d’autres se rendent compte qu’on pourrait améliorer le système. Donc j’ai une bonne dizaine de projets qui se rajoutent au premier. En gros, pour les 6 prochains mois je sais ce que je vais faire sauf que je suis devant la montagne et que je la vois en entier. J’espère finir avant de partir en octobre.

Et vu que je prends parfois du temps pour me balader (voir les dernières photos) mais que ca me tient à cœur de bosser le mieux possible, je travaille souvent à midi, le soir et parfois le dimanche. C’est pour la bonne cause, ca mérite de se donner à fond mais je vais essayer de me préserver quand même un peu.

Donc dans le même chapitre, je vais emménager aussi dans une chambre à Village Chance. J’ai une quantité de matériel couteux à stocker ainsi que mon outillage et je peux bosser plus si je vis sur mon lieu de travail. Je crois que bosser pour cette association c’est la seule raison qui peut me faire habiter sur mon lieu de travail (ca a l’air d’un piège mais c’est moi qui ai choisi…). Ma chambre n’est pas très grande mais toute neuve, sans colocataire (j’en ai un peu marre de vivre à 2… et la clim fonctionne. Je me prépare à une très grosse période de travail intense entrecoupée de quelques jours de repos pour ne pas craquer.

Sinon je me sens toujours aussi bien au Vietnam. Je ne sais pas pourquoi mais je me sens dans mon élément malgré le chaos sur la route, le riz qu’on mange à chaque repas et les moustiques. À propos de bouffe, j’ai quand même perdu 4 kg à force de manger du riz et des trucs peu caloriques. En général la nourriture est très saine, trop à mon gout. Je veux du gras, des pâtes, du fromage et, grosse envie ces temps, de la pizza dans une pizzeria. Je pense qu’à Hồ Chí Minh City, 8 millions d’habitants et capitale économique du Vietnam, je devrais pouvoir trouver ca. On verra quand je craquerai… Rester semble difficile pour plein de raisons mais je suis en train de songer à revenir après peu de temps. Pas besoin de luxe (sauf la douche chaude), de confort excessif, de biens matériels à outrance et de bagnole. Ce qu’il y a ici me suffit même si c’est assez loin de nos standards. Posséder des choses ne m’a jamais rendu heureux, contrairement à tout ce qui a trait aux relations humaines. À ce propos, je traverse une petite phase où j’en ai marre de ne pas tout comprendre. Mon Vietnamien progresse mais je suis toujours très très limité et ca me pèse un peu vu ce que ca limite dans le contact à l’autre. Quoi qu’on en dise, la barrière de la langue en est une vraie et j’ai hâte de la franchir.

Bon, je vais vous laisser pour aller dormir tôt. Une longue longue journée m’attend demain avec cours de français puis de Viêt en soirée. Vie active c’est rien de le dire.