Une année au... Viêtnam

Donc ca fait 4-5 jours que je peux enfin concrétiser mon projet électrique et pratiquer un métier que je connais… En gros je tire des câbles dans les faux-plafonds, refais des branchements dans les panneaux électriques, cherche à comprendre une installation solaire, vais chercher du matériel dans des endroits improbables, etc. Le but c’est de créer un système d’alarme un peu comme dans les hôtipaux pour 40 appartements dans une énorme structure (toute neuve) et remplacer une partie de l’alimentation électrique par du solaire dont les panneaux se trouvent sur le toit. J’adore.

Et je crois que je me suis un peu emballé. J’ai retrouvé mon rythme de travail suisse (d’où la crise d’Helvétisme) et ca ne va pas du tout. En fait dimanche ca allait encore mais c’était que je ne sentais pas encore les effets de la pression que je me mets pour être bien productif. Bref, depuis  4-5 jours, je n’arrête pas de bosser (dimanche un peu aussi), suis stressé comme jamais, pas rigolo, loin de mes amis et juste absorbé par mon travail. J’ai en permanence des trucs dans la tête à-ne-surtout-pas-oublier, je me fixe 14 rendez-vous ou objectifs dans la journée, je suis fatigué mais ni satisfait ni heureux le soir et je dois juste crisper tous les gens qui me croisent. L’espèce de foutoir qu’est la circulation ici ne me fait plus du tout rire, je jure comme un automobiliste genevois…

Ok, c’est bien pour l’association, pour ma patronne, pour tous les bénéficiaires mais cette vision trop habituelle du travail me coute mon bien-être, simplement. Le zèle et la productivité c’est bien mais pas à ce prix-là et il aura fallu que je voie autre chose pour en saisir tous les mauvais côtés. Je crois aussi qu’il faut essayer de trouver un espèce de compromis, ni trop stressé ni trop non-challant, juste bien bosser sans se faire du mal.

Peut-être vous n’imaginez pas à quel point ce genre de rythme (productif) peut être mauvais pour la santé, la joie de vivre, la famille, les amis et j’en passe. Je suis heureux d’expérimenter autre chose et j’espère bien perdre mes mauvaises habitudes une fois rentré en Suisse.

Là j’ai allumé mon PC et il y a juste une liste de choses à faire les prochains jours longue comme le bras. Demain je lâche la pression tout en bossant bien et je retourne vers mes amis, ouf !

Rien à voir mais j’ai mangé ce soir un fruit totalement improbable qui a la consistance de la patate et le gout du melon. Très bizarre et très bon, comme toujours ici.

Rien à voir non plus ou presque mais j’atteinds un stade ou j’ai tellement fait de trucs que je ne pensais simplement pas possibles (de communiquer avec les gens à porter une échelle de 3 mètres à l’arrière d’une moto) que je lâche totalement prise et arrête de croire que c’est impossible. Juste essayer et trier ensuite mais ne rien éviter parce que la tête dit que… C’est super agréable et un superbe apprentissage que je n’ai bien entendu pas fini. Encore plein de choses improbables à essayer, une belle lecon de liberté.

Voilà, je vous souhaite tout du bon et à bientôt