Une année au... Viêtnam

Je me rends compte que ca fait longtemps que je ne vous ai pas donné de nouvelles du pays. Là on est jeudi donc premier entrainement de la semaine (même pas mal)…

Il y a eu le Tết donc des petites vacances d'un mois de Võ. Vous pouvez me croire, à la rentrée, premier entrainement je me suis juste senti un peu comme une vieille chaussette qui ne sait plus rien faire. Mais je m'accroche et ca va, je retrouve avec joie mes minutes de positions et compagnie.

J'ai toujours le même prof (qui s’appelle Tú), trop gentil et trop exigeant à la fois, tout ce qu'on aime... Je suis loin de vous et de l’école mais ici il y a un grand frère de Võ qui prend soin de moi comme on prend soin les uns des autres dans notre école et ca c’est juste très fort (beaucoup d’artistes martiaux aux quatres coins du monde mais peu de frères de Võ comme vous, lui, maitre Canh, …)…

En fait parfois je me demande, au pays du Võ, si je ne suis pas un cas désespéré. Et finalement je crois que ca va pas mal. Toujours pas de grand écart mais avec beaucoup de volonté et de « hargne » je tiens bon et me défend pas mal pour un vieil Européen. Tú à toujours l’air content et ca n’a pas l’air de pitié ou de politesse. Je fais un peu moins de positions et un peu plus de parades, coups de poings, etc. J’ai de plus en plus d’exercices simples pour me renforcer en dehors des entrainements. Bientôt normalement le bâton long, j’ai hâte mais il va falloir encore un peu bosser la base. Là on fait un peu de parades et c’est lui qui donne les coups de poings (faut lâcher sa tête et j’ai juste l’impression que ca va arriver parce que c’est possible).

La totalité de mon « voyage » pourrait se résumer par faire jour après jour plein de trucs qui semblaient impossibles avant, dans des proportions gigantesques. Et c’est bon pour la tête autant que pour le Võ, avancer parce qu’on n’a (presque) plus de barrières qui disent avant d’avoir essayé que c’est impossible.

Bref ca va bien, entrainements normaux pour un 4^ème groupe et toujours cette chance d’avoir un prof pour moi tout seul au Viet Nam. Franchement cet énorme cadeau me fait un peu oublier mes hanches et me fout la pêche en entrainement, pas mal.

Le truc qui me manque un peu c'est les appliques et les études de combat. On va reprendre ca de plus belle à mon retour, avec Fred par exemple (vu que je serai dur comme la pierre, rapide comme le vent et souple comme le roseau...).

Bon, je vous laisse et vous dit à bientôt, mes chers frères et sœurs de Võ